Restauration d’Œuvres

La restauration des œuvres dont nous disposons et l’une des missions principales de l’association. Sauvegarder cette collection en vue de la partager le plus longtemps possible est pour nous primordial pour faire survivre l’esprit de l’artiste peintre Hédi Naïli.

Fin 2016, lorsque nous avons pu rapatrier les tableaux, l’espace était limité. Il a fallu pour beaucoup d’entre eux, les défaire de leurs châssis et les enrouler, ce qui a occasionné de nombreux dégâts. 

Depuis 2018, une forte mobilisation a permis de réaliser trois belles expositions et un crowdfunding financement participatif). Nous remercions tous les participants du fond du cœur pour leur soutien!  Grâce à vous, nous avons pu démarrer le travail de restauration et poursuivons notre développement.


2020 marque le départ de cette belle aventure! Nous avons profité de l’accalmie due à la pandémie pour lancer les premiers travaux de restauration. Avril 2021, c’est l’heure de la livraison! Retour à Rochefort et découverte du travail exceptionnel réalisé! Nous sommes vraiment ravis du résultat! Bientôt, d’autres passeront par l’atelier.
Jugez par vous-même!

La restauration des œuvres a été réalisée par

Aurélie ALLAVOINE
Conservatrice-restauratrice de peintures
9 rue Lefèvre 17300 Rochefort
06 88 71 47 07
aurelie.allavoine@gmail.com

Œuvre restaurée numéro 1 : Autoportrait


Auteur Hédi NAÏLI (1949-2014)
(signé en bas à droite sur la face à la peinture à l’huile bleue)
Dimensions 61 x 84 cm (dimensions de la toile mise à plat)
Matériaux Technique mixte (huile et cire ?) sur toile
Marques au dos Néant
Remarque Toile roulée (sans châssis) et sans cadre avant interventions
Interventions antérieures
Démontage de la toile de son support d’origine (non parvenu)

TECHNOLOGIE
Support :
En fibres naturelles végétales (probablement du coton), la toile présente un tissage très serré et régulier, à fils fins, un ourlet sur son bord dextre (illustration 1) et une lisière que le bord inférieur (illustration 2). Le sens trame est vertical (à raison de 24 fils/cm) et le sens chaîne horizontal (26 fils/cm).
Les bords sont irréguliers (illustration 6) et présentent des marques anciennes de punaises ayant servies à la fixation de l’oeuvre sur un support auxiliaire (illustrations 1 et 2).

Couches successives :
La couche préparatoire est blanche, fine, régulière et recouvre partiellement la toile ; le bord sénestre est particulièrement dénué de peinture (illustrations 3 et 6). La couche picturale est fine, marquée par l’impression du support (illustration 4) et s’étend sur la couche préparatoire. Hydrophobe, la peinture n’est pourtant pas exclusivement composée d’huile ; de la cire a pu être utilisée pour obtenir des parties plus mates et plus opaques (illustration 5).


INTERVENTIONS SUR LA COUCHE PICTURALE
– Dépoussiérage sous micro aspiration
– Consolidation des bords de lacunes et des craquelures à la colle animale (colle d’esturgeon)
– Comblement des lacunes avec imitation du relief contigu (colle de peau de lapin)
– Retouche colorée des comblements et repiquage des usures (gomme arabique)
– Vernissage général (résine hydrocarbonée hydrogénée – REGALREZ®1094)

INTERVENTIONS EFFECTUÉES
INTERVENTIONS SUR LES SUPPORTS
– Dépoussiérage du dos par gommage à sec et aspiration
– Pose de bandes de tension auxiliaire en toile de lin sur trois côtés (supérieur, inférieur et dextre) ; bandes scellées avec un adhésif synthétique thermoplastique (éthylènevinylacétate, paraffine et résine cétonique – BEVA®371 Film)
– Préparation d’un châssis en bois de conifère, fixe de 57 x 76 cm, doté d’une entrecroise et chanfreiné
– Montage d’une protection arrière en toile de lin enduite de Gesso est fixée sur les chants du châssis à l’aide de semences ; cette protection assure la remise en tension homogène de l’oeuvre, réduit les vibrations mécaniques et ralentit le vieillissement de la toile originale, cette toile dite de « doublage aveugle » est désormais visible à l’arrière (illustration 9)
– Montage de l’oeuvre sur châssis à l’aide d’agrafes sur les chants et au revers (avec papier intermédiaire isolant)
– Bordage à ‘laide d’un bande kraft adhésive pour masquer les agrafes du montage
– Pose d’une patte de fixation au dos du châssis

Œuvre restaurée numéro 2 : La fenêtre

(titre inscrit au dos de la toile à la mine noire avec les dimensions)
Auteur Hédi NAÏLI (1949-2014) (signé en bas à droite sur la face à la peinture à l’huile blanche et au dos à la mine noire – illustration 1)
Date 1995 (date inscrite au dos à la mine noire – illustration 1)
Dimensions 125 x 176 cm (dimensions de la toile mise à plat)
Matériaux Peinture de nature huileuse sur toile
Marques au dos • « 160 x 116 / la fenêtre » inscription
à la mine noire au dos de la toile / bord sénestre (illustration 3)
• « Naïli / 1995 » inscription à la mine noire au dos de la toile / angle
supérieur sénestre (illustration 1)
• « 06 » inscription à la mine noire au dos de la toile / angle supérieur
dextre
Remarque Toile roulée (sans châssis) et sans cadre avant interventions
Interventions antérieures
Démontage de la toile de son châssis d’origine (non parvenu)

TECHNOLOGIE
Support :
En fibres naturelles (probablement du coton), la toile présente un tissage serré et régulier, à fils moyens (illustration 6). Le sens trame est horizontal (à raison de 16 fils/cm) et le sens chaîne vertical (20 fils/cm). La nature du support (coton), son manque de maintien et son faible encollage1 (voire inexistant) rendent la toile très réactive à l’humidité.
Les bords sont irréguliers et présentent des marques anciennes de fixation ; marques identifiées de punaises aux angles et au milieu des bords (illustration 4), de semences et d’agrafes de manière continue et régulière sur les quatre bords (illustrations 5 et 6).
Des marques d’au moins deux supports de fixation de dimensions différentes ont été relevées, l’une correspondant aux bandes peintes en noir et l’autre aux plis rectilignes (illustration 5 et 6).

Couches successives :
La couche préparatoire est blanche, épaisse et régulière. Elle recouvre l’intégralité de la toile et la traverse (visible au dos de l’œuvre) indiquant son application manuelle (illustration 6).
La couche picturale est fine et marquée par l’impression du support, avec quelques zones de réserves (illustrations 4 et 7). Elle s’étend aux extrémités de la toile, sous la bande noire périphérique (illustrations 8 et 9). Les compositions au delà de la bande noire sont plus légères et
plus simples, impliquant une première mise en place des éléments avant de délimiter la composition finale. La bande peinte en noir est de nature huileuse, irrégulière et hétérogène (illustrations 8 et 9).

INTERVENTIONS EFFECTUÉES
INTERVENTIONS SUR LES SUPPORTS
– Dépoussiérage du dos par gommage à sec et aspiration
– Résorption des déformations et des plis de la toile par apport progressif de chaleur et de pression (étant donné la forte réactivité à l’eau de la toile, un protocole à base d’humidité est à proscrire)
– Pose de pièces/bandes de renfort en non tissé polyester au niveau des trous, des déchirures et le long du bord dextre ; pièces/bandes scellées avec un adhésif synthétique thermoplastique (éthylènevinylacétate, paraffine et résine cétonique – BEVA®371 Film)
(illustrations 14, 15 et 19)
– Pose de bandes de tension auxiliaire en toile de lin sur trois côtés (supérieur, inférieur et sénestre) ; bandes scellées avec un adhésif synthétique thermoplastique (BEVA®371 Film)
(illustration 18)
– Préparation d’un châssis en bois de conifère, extensible de 116 x 162 cm, doté de trois entrecroises et chanfreiné (illustration 13)
– Montage d’une protection arrière en toile de lin enduite de Gesso est fixée sur les chants du châssis à l’aide de semences ; cette protection assure la remise en tension homogène de l’œuvre, réduit les vibrations mécaniques et ralentit le vieillissement de la toile originale,
cette toile dite de « doublage aveugle »est désormais visible à l’arrière (illustration 13)
– Montage de l’œuvre sur châssis à l’aide d’agrafes sur les chants et au revers (avec papier intermédiaire isolant) (illustration 22)
– Bordage à ‘laide d’une bande noire toilée adhésive pour masquer les agrafes du montage
– Pose de pattes de fixation au dos du châssis


INTERVENTIONS SUR LA COUCHE PICTURALE
– Dépoussiérage sous micro aspiration
– Consolidation des bords de lacunes et des craquelures à la colle animale (colle d’esturgeon)
– Nettoyage superficiel aqueux
– Comblement des lacunes avec imitation du relief contigu (colle de peau de lapin)
– Retouche colorée des comblements et repiquage des usures (gomme arabique)
– Vernissage général (résine hydrocarbonée hydrogénée – REGALREZ®1094)